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Bonsoir et bienvenue dans cet épisode de ça n’intéresse que nous, une chronique qui entend proposer lors de chaque volet un survol du vaste éventail des musiques de dessin animé et jeu vidéo avant tout nippon, suivant un support, un compositeur ou un thème par épisode.
Aujourd’hui, la première de 2 chroniques sur, oh surprise, un vieux machin des années 70 80, avec une année 2052 comme on se l’imaginait en 79, des engins futuristes, des combats épiques, des équipages consacrés à de nobles missions pris dans des maelströms d’évènements tragiques, divers, dantesques, psychologiques, réels … et toutefois une originalité : on est pas dans l’espace, on est avant tout dans l’eau.
Aujourd’hui, enfin, le retour de deux artisans formidables de bandes originales japonaises évoqués lors des épisodes dédiés aux mondes de Leiji Matsumoto : Hiroshi Miyagawa et Masaaki Hirao, pour la musique de la série de 1979 Uchuu Kubo Blue Noah.
À l’instar de Odin photon Starlight, série dont la musique fut évoquée dans le deuxième épisode consacré aux fêtes de fin d’année, je ne sais pas pourquoi la bande son de Blue Noah a nécessité 4 mains, Hiroshi Miyagawa et Kentaro Haneda sur Odin photon Starlight, Hiroshi Miyagawa et Masaaki Hirao sur donc, Blue Noah.
Ce qui est sûr, et largement appréciable, c’est qu’aucun de ces lascars ne nous a jamais habitué à l’insipide, au minimum requis.
Parce que oui, sur ce premier épisode, c’est avant tout lui, no limit Hiroshi Miyagawa, le compositeur qui nous pousse tous les curseurs à fond, l’artiste totalement concerné par le fait que personne dans l’orchestre ne doit s’ennuyer, à la manoeuvre .
Et sur Blue Noah comme sur Space Battleship Yamato, on comprend vite qu’on est dans une série faite pour être habillée par Miyagawa, c’est à dire un dessin animé avec des appétits certains pour le spectaculaire et l’outrancier, des moyens à l’écran toutefois considérablement limités par rapport à l’objectif visé, et donc un compositeur qui se fera une joie de pallier ce manque avec toute la débauche de matière sonore qu’il est capable de fournir.
Et comme pour la deuxième chronique de Noël évoquée précédemment, où les premiers deux tiers de la chronique étaient occupés par le morceau Le temps de l’Exploration, Miyagawa va également nous concocter dans Blue Noah une de ses fabuleuses pistes multipistes, Godom, constituée de quatre variations sur le même thème où tout se succède en un typhon sonore étonnamment digeste : l’arrêt de la planète artificielle, Une ouverture gravissime, en fanfare, qui nous promet juste le meilleur, puis Flashback, un suspense baroque absolument savoureux suivie du voyage du vagabond,une complainte langoureuse, calme avant la tempête qui s’annonce avec envahisseur, un déluge paroxysmique d’excès délirant comme seul ce compositeur en a la maîtrise.
L’absolue Godom et ses quatre variations, une composition de Hiroshi Miyagawa, pour la série de 1979 Blue Noah, réalisée par Tomoharu Katsumata.
Voilà pour cette première plongée dans la musique de la série sous marine du turfu Blue Noah. Il me reste à remercier Philippe à la technique, Léa et Alexiel Bibine pour les extraits sonores, l’ami Teddy pour les traductions, ainsi que le magazine Animeland pour son encyclopédie exhaustive des animés, indispensable support technique pour la réalisation de ces épisodes.
Et maintenant, encore, retrouvons les bandits qui se sont chargés du doublage de la série Ken le Survivant, avec les milles facéties qu’ils ont glissés dans cette œuvre qui n’en demandait pas tant, et ce rapport si particulier au bon goût et au bon sens qui leur sied à merveille…