Shingo Araki

S’il est bien une raison pour laquelle on peut apprécier le magazine Animeland, c’est cette vocation magnifique à vouloir faire sortir des gens prodigieux de l’ombre, des noms ayant oeuvré sur tel ou tel dessin animé, des personnes dont on ne savait rien et qui sont pourtant les principaux responsables de l’impression indélébile de tant d’images sur notre rétine à nous, meurises, fans de tant d’oeuvres nippones…

C’est ainsi avant tout grâce à Animeland que nous avons pu mettre un nom sur le type qui a dessiné entre autres Albator et Actarus pour leurs adaptations animées respectives Albator et Goldorak, au temps où Internet n’était pas encore dans les dictionnaires; le gars en question s’appelait Kazuo Komatsubara et est décédé en 2000.

Me revient également, toujours grâce à Animeland, le nom de l’homme derrière entre autres l’adaptation animée du Manga Hokuto no Ken, l’homme qui par son travail nous donna la véritable impulsion génitrice de nos cosplays sur l’oeuvre, il s’appelle Masami Suda. (Et est toujours vivant, ouf )

Il y a mon préféré, Osamu Dezaki, dont j’évoquais la disparition dans ces colonnes le 3 Mai 2011, réalisateur notamment de l’adaptation animé du manga Cobra, une des 5-6 séries au monde capable de vieillir comme le bon vin…

Et voilà maintenant Shingo Araki qui s’en va à presque 73 ans, après nous avoir fait rêver par ses aventures mythiques et mythologiques dans l’adaptation animé de Saint Seiya…

Ce que je voulais souligner en fait par l’énumération de ces boss de l’ombre, c’est que la télévision de notre enfance a été le théâtre d’un phénomène bien particulier; à savoir la mise à notre connaissance de séries fabuleuses, dont celles citées plus haut, qui ne sont en fait pour la plupart que l’adaptation en dessin animé de manga prestigieux dont nous n’avions à l’époque nulle trace d’une quelconque existence.
Donc si des auteurs comme Buichi Teresawa (Cobra), Masami Kurumada (Saint Seiya), Leiji Matsumoto ( Albator) ou encore Bronson et Tetsuo Hara (Hokuto no Ken) sont à l’origine d’histoires qui nous bouleverseront toute notre vie, c’est avant tout par l’entremise des monstres de talents cités plus haut et leur savante transcendance des médias de base que nous avons été heurté de plein fouet par la puissance de la fiction nippone.

En tout cas nul doute qu’Araki est de ceux-là, puisse le spectre de ses poésies narratives hanter quelque peu les méandres de nos créations, RIP M. Araki…

(Et donc spéciale dédicace à Yvan West Laurence et l’équipe d’Animeland )